Après un vol sans encombre (et sans écran de télé non plus comme dirait Olivia), nous nous posons en fin d’après-midi à Melbourne.
Les filles sont surexcitées à l’idée de retrouver leur grand-mère, arrivée déjà il y a quelques jours en Australie, et avec qui nous allons passer quinze jours sur la Great Ocean Road pour relier Adelaïde.
Jusqu’au bout, elle a redouté de ne pas pouvoir partir, et ce à juste titre puisque cela aurait été le cas à 15 jours près.
Pour la première fois depuis 8 mois, nous sommes attendus par un chauffeur à l’aéroport, grand luxe !
Nous rejoignons rapidement le centre de Melbourne et apercevons maman qui nous attend dans le hall. Les filles sautent de la voiture en criant et tout le monde se retrouve avec joie sur les marches de l’hôtel.
Le lendemain, nous visitons la ville à pied. Jardins, musée de la ville, Chinatown, grands magasins, passages couverts, maisons aux balcons sculptés… la ville est très agréable.
C’est aussi l’occasion pour Margue de se mettre en chasse pour flasher des « space invaders ». Melbourne est la seule ville de tout notre périple à avoir été marquée par le passage de l’artiste. Elle en totalisera 4 à la fin de la journée, pas mal.
Le 5 au matin, nous récupérons notre voiture de location et devons faire face à un léger imprévu : mon permis international – certes périmé – ne me permet pas de conduire ici.
Il va falloir que je fasse traduire mon permis par un traducteur officiel si je veux pouvoir conduire. Pas de difficulté pour maman qui est ravie à la perspective de conduire plus que prévu. Elle aurait néanmoins préféré attendre de sortir de Melbourne pour prendre le volant à droite, d’autant que la voiture est plutôt imposante…
Une fois ces petits détails réglés, nous prenons la route de Phillip Island, à moins de deux heures de Melbourne. A la tombée de la nuit, nous allons observer les manchots qui rentrent sur la terre ferme après avoir passé la journée en mer. Ils mesurent à peine 30 cm et semblent bien frêles face au courant qui les repousse vers la mer. Pour plus de sécurité, ils sortent de l’eau par grappes de cinq à dix, traversent la plage et regagnent leurs nids dans les dunes qui s’étalent sur plusieurs centaines de mètres. (Précision pour ceux qui seraient ébahis par nos talents de photographes, les photos étant interdites, ce sont celles du site).
Après les manchots de Magellan en Argentine et les manchots royaux au Chili, on va finir par devenir incollables !
Pour rejoindre le point de départ de la Great Ocean Road, nous devons emprunter un ferry, direction Anglesea. L’occasion d’apercevoir quelques dauphins à une cinquantaine de mètres du bateau !
Une fois de retour sur la terre ferme, quasiment à l’aplomb d’Adélaïde, nous pouvons démarrer la route qui serpente le long de la côte océanique et offre de sublimes points de vue sur plusieurs centaines de kilomètres.
Pour ceux qui se poseraient la question, l’océan en question est l’océan austral et non comme nous l’imaginions l’extrémité de l’océan Indien ou Pacifique, ou encore la mer de Tasmanie.
Chaque jour, nous longeons la côte et nous arrêtons régulièrement pour de petites balades variées : bord de mer, Erskin falls, promenade en forêt dans le parc national Great Ottway…
Ces premiers jours nous donnent également l’opportunité d’observer nos premiers kangourous en liberté, ainsi qu’un ou deux koalas, également à l’état sauvage perchés en haut de leurs eucalyptus.
Pour plus de simplicité du fait de la présence de maman, nous avions confié l’organisation de cette portion du voyage à une agence. Il est assez agréable, après 8 mois en camping-car, de se laisser un peu « porter » pour quelques jours au moins, sans avoir à chercher de lieu pour passer la nuit.
Chaque jour, la route nous offre des panoramas sublimes surplombant tantôt d’immenses plages, tantôt de petites criques isolées.
Pour profiter de la présence de leur grand-mère, les filles sont en vacances pour 15 jours, ce qui facilite aussi le rythme des journées, surtout lorsque l’on a plusieurs heures de route.
Le 8 mars, à quelques kilomètres de Warnambool où nous devons passer la nuit, nous faisons halte pour admirer l’un des spots les plus célèbres de cette route, connu sous le nom des 12 Apôtres.
Comme leur nom ne l’indique pas nécessairement, il s’agit de sept gigantesques blocs de pierre qui émergent de la mer à quelques dizaines de mètres de la plage. Il y a beaucoup de monde mais le spectacle est époustouflant et vaut réellement la peine.
Après un ou deux autres arrêts en bord de mer pour admirer d’autres formations rocheuses (notamment l’Arche et le London Bridge) nous arrivons en fin de journée à Warnambool.
Sur la route, pas de trace des gigantesques incendies qui ont ravagé le pays pendant 8 longs mois. Avant le coronavirus, cela faisait les gros titres y compris en France régulièrement… ce temps nous semble aujourd’hui bien loin !
De France et d’Europe, les nouvelles nous parviennent et chaque jour apporte son lot de restrictions supplémentaires, de nouvelles mesures, de nouvelles fermetures. En Australie la situation est encore très calme et semble sous contrôle, mais pour combien de temps ?
Le 9, après avoir observé la faune sauvage (koalas, émeus, et kangourous) dans la réserve de Tower Hill, nous quittons momentanément l’océan pour rejoindre le parc des Grampians dans les terres.
Nous allons passer la nuit au camping ! Encore une nouvelle expérience pour maman qui ne cache pas une légère appréhension à l’approche dudit camping… jusqu’à ce qu’elle découvre l’intérieur de notre « deluxe cabin » dotée tout de même de 3 chambres et 2 salles de bain… ! Cerise sur le gâteau, le soir venu, une trentaine de kangourous se prélassent sur le terrain de cricket du village. L’occasion de faire une petite virée pour les observer de plus près !
Nous passons la journée à visiter le parc national.
Entre petites randos et points de vue express en voiture, nous traversons une forêt dense dans laquelle nous rencontrerons pour la première fois un échidné à l’état sauvage !
C’est une sorte de porc-épic au fin museau allongé. Nous voyons aussi des émeus au bord d’un lac et comme toujours de magnifiques oiseaux de toute sorte : le grand réveilleur au chant incroyable, que l’on maudit tous les matins, les perruches vertes, le cacatoès à huppe jaune, ou d’autres perroquets qui ressemblent à nos pigeons parisiens en plus colorés.
Nous profitons également de la flore locale : les eucalyptus sont toujours bien présents, entourés d’araucarias que l’on est contents de retrouver après la Patagonie, ou de grandes touffes d’herbes hautes, surnommées « Kangaroos tails » à cause de leur longue tige.
Coïncidence incroyable, nos amis les 6Gone croisés à plusieurs reprises en Nouvelle Zélande arrivent dans le même village le lendemain. Nous allons dans le sens contraire mais c’est l’occasion de se croiser et de dîner ensemble, et même d’inviter Aure à dormir dans notre gigantesque bungalow ! Les rôles sont inversés car c’est maintenant eux qui roulent en camping-car.
Avant de passer la soirée ensemble, nous avons un appel vidéo prévu avec les enfants handicapés qui nous suivent depuis le début du voyage grâce aux témoignages hebdomadaires qu’on leur envoie via l’association l’enfant à l’hôpital. L’appel dure une petite heure, les enfants ont plein de questions à nous poser et on sent qu’ils sont contents de nous revoir en vrai. Coup de chance, un kangourou passe devant notre bungalow juste à ce moment là, nous le suivons le portable à la main, on ne pouvait espérer meilleure mise en situation !
Pendant ce temps, maman emmène les enfants 6Gone voir les nombreux kangourous qui sont revenus sur le terrain de cricket, comme la veille.
Après cette bonne soirée, nous nous séparons le lendemain matin. De notre côté, il est temps de reprendre la route vers l’ouest pour aller passer quelques jours sur l’île de Kangaroo Island. Nous nous donnons rendez-vous pour fêter Pâques à Brisbane, puisque nos itinéraires respectifs nous y mèneront une nouvelle fois en même temps.
Après une étape à Victor Harbour, le temps de voir de plus près d’immenses pélicans, nous attrapons le ferry au départ du cap Jervis vers Kangaroo Island où nous passons deux nuits.
Le parc national à l’ouest de l’île a été ravagé par les incendies mais l’île est grande comme la moitié de la Corse et se prête bien à une exploration en voiture.
Préservée de toute activité humaine jusqu’au début du XXème siècle, l’île offre une biodiversité exceptionnelle… bien entamée néanmoins par les récents incendies.
Nous parcourons l’île en voiture et nous arrêtons dans un centre de protection des lions de mer qui nous permet de les observer sur la plage.
Nous faisons une étape à « Little Sahara », le temps de dévaler en courant les dunes de sable géantes, puis dans une réserve animalière qui recueille et soigne les animaux blessés avant de les relâcher dans la mesure du possible dans la nature.
L’occasion pour les filles de caresser quelques koalas !
Après cette escapade « nature », nous reprenons le ferry vers Cap Jervis pour notre dernière étape de route en direction d’Adelaïde.
En France, l’heure est au confinement. Ici, la vie quotidienne ne semble pas encore trop perturbée. Quelques rayons vides dans les magasins laissent supposer que la population se prépare doucement à vivre des mesures comparables à celles mises en œuvre en Asie et en Europe.
Adelaïde est une ville très agréable… que nous n’aurons pas vraiment le temps de visiter, à la différence de maman qui va rester quelques jours ici après notre départ. Pour le moment, nous mettons à profit notre dernière journée pour aller voir le lac Bumbunga (essayez de le dire à voix haute ce n’est pas évident). C’est un lac salé dont la teinte peut virer au rose à certaines saisons. En ce moment il est totalement à sec, ce qui en fait une sorte de petit salar dans lequel on peut se promener.
Ça ne vaut pas Uyuni mais c’est toujours joli !
Pour notre dernière soirée tous ensemble, nous dînons au restau pour fêter les 11 ans de Camille.
Le 17, maman nous dépose à l’aéroport où nous prenons l’avion vers Alice Springs et l’outback australien.
Sur les forums de voyageurs, les familles commencent à s’interroger alors que l’épidémie se manifeste en Australie. Faut-il rester ? Peut-on rester ? Et dans ce cas ne prend-on pas le risque de se retrouver bloqué ici si les liaisons internationales s’arrêtent comme cela commence à être évoqué ?
La suite au prochain – et malheureusement dernier – épisode
Quel beau voyage sur la Great Ocean Road!!!
J’ai appris le nom de l’Océan Austral…
Prenez bien soin de vous tous: par la dernière phrase je comprends que votre retour serait imminent..
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Merci pour ce nouveau récit et « à bientôt » même si on restera chacun de notre côté !
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Merci les enfants pour ces moments magiques vécus avec vous, grâce à vous! merci pour ce blog qui m’a fait revivre ce mois en Australie. J’ai souri à l’évocation de ma prise en mains de notre Kia Carnival (…left or right…, ceux qui me connaissent bien comprendront…). Profitez de vos derniers jours en Australie!
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Après toutes ces merveilles, je crains que votre confinement rue de Miromesnil ne vous semble bien morose. J’essaie de louer un kangourou ou un echidné empaillé pour mettre dans l’entrée afin d’adoucir votre atterrissage en France mais cela semble être en rupture sur Amazon …
A suivre …
On vous attend avec impatience même de loin.
Affections
Mum
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