Le 18 octobre, nous quittons notre super camping de bonne heure afin d’éviter la foule à la douane. En effet, Cuidad del Este est une sorte de zone franche où brésiliens et argentins viennent faire du shopping et où en conséquence la frontière est vite bondée. Nous aurons donc 4 arrêts : d’abord quitter le Paraguay, puis arriver au Brésil, et quelques kilomètres plus loin, quitter le Brésil et enfin arriver en Argentine. Les formalités sont simples, d’autant qu’on n’enregistre pas le CC à la douane brésilienne, il paraît que ce n’est pas nécessaire pour si peu de temps. En Argentine, on a même pu rester dans le véhicule pour faire tamponner nos passeports à l’immigration ! Pratique, le drive-in !
Du coup, nous arrivons en fin de matinée à l’hôtel où nous logerons avec toute ma famille dès le lendemain !
Nous sommes très bien accueillis, pouvons nous garer à l’ombre et nous brancher. Il fait très chaud et nous profitons de la piscine de l’hôtel ! En début d’après-midi, une pluie tropicale s’abat sur nous, sans discontinuer jusqu’au milieu de la nuit. Nous travaillons donc avec les filles dans la salle à manger de l’hôtel. Avant d’aborder deux semaines de vacances, Rosalie fait quelques révisions (le programme de la première période est bouclé), pendant que Camille finalise les évaluations de fin de module du CNED. Elle ne pourra pas faire les enregistrements d’anglais, car avec la pluie sur le toit de tôle, on ne s’entend pas !
Pendant ce temps, toute ma famille est en route pour Roissy. Depuis Rouen, Paris, Issy, ils se retrouvent tous dans les mêmes bouchons. On est vendredi soir, c’est le départ en vacances de la Toussaint, à quoi s’ajoutent un accident, des travaux, la Fiac, une grève…! Les communications stressantes vont bon train sur le Whatsapp familial, mais finalement tout le monde sera là à temps !
Le lendemain matin, premier regard pour le téléphone : tout le monde est bien arrivé à Buenos Aires. Ils doivent encore changer d’aéroport pour prendre un deuxième avion et arrivent en début d’après-midi. Nous avons prévu d’aller les chercher à l’aéroport mais comme c’est une surprise, nous leur disons que nous sommes encore à la frontière. Le moment venu, nous les attendons dans le hall du petit aéroport de Puerto Iguazu, avec quelques colifichets festifs et un grand panneau que les filles ont peint. Heureusement pour la tension qui grandit, ils atterrissent en avance et notre accueil surprise est réussi !
Ils sont treize : mes parents, ma sœur Sibylle, son mari Charly et leurs 4 enfants (4 à 11 ans), mon frère Henri, sa femme Eglantine et leurs trois enfants (2 à 7 ans). À 18, on ne passe pas inaperçus ! À l’arrivée au camping : piscine, empanadas pour le dîner et au lit ! Ils ne tiennent plus debout, mais le réveil risque d’être bien matinal demain…!
Pour leur première vraie journée, programme léger. D’abord, nous allons visiter un refuge pour animaux, dont la plupart ont été récupérés auprès de trafiquants (Après la drogue et les armes, le trafic d animaux sauvages est le troisième plus gros trafic international). C’est comme un zoo avec beaucoup d’espèces différentes : toucans, perroquets, pécaris (sortes de petits sangliers)…
Nous déjeunons au restau d’un hôtel dans lequel nous fêtons les deux ans de la benjamine du groupe, Agathe.
L’après-midi, nous allons visiter un village-musée sur les modes de construction des indigènes guaranis. À part deux très jolies maisons en bois, c’est un vrai piège à touristes aux nombreuses boutiques.
Le lendemain, nous passons la frontière brésilienne pour aller visiter le parc aux oiseaux. C’est magnifique, avec toutes sortes de volatiles : encore des toucans, des aras incroyables, des espèces de la jungle, un beau casoar ; ainsi que des animaux d’autres espèces comme des caïmans.
Nous déjeunons là-bas, puis avons juste à traverser la route pour rejoindre les célèbres chutes. La balade est jolie, ponctuée de rencontres avec des iguanes et des singes, et surtout, bien entendu, de superbes points de vue sur les chutes.
Pour la dernière passerelle, nous enfilons nos cirés pour ne pas être trop mouillés. Nous ne nous en rendons pas encore compte, mais nous avons vu un tout petit bout du site, qui comprend plus de 250 cascades plus ou moins impressionnantes, mais qui culminent quand même à plus de 80 mètres de hauteur.
Le soir, comme nous en avons un peu assez des empanadas livrées à l’hôtel, nous prenons des taxis pour aller dans un bon restaurant de viande en centre-ville, un des ces fameux parillas. Pendant que les adultes se régalent, Romain (4 ans) s’endort sur sa chaise et le reste des cousins se partagent un téléphone pour regarder un dessin animé. De notre côté, nous fêtons l’anniversaire de maman, avec bougies et orchestre !
Le lendemain, nous visitons les chutes, côté argentin cette fois-ci. En raison de la météo à nouveau un peu capricieuse, nous avons pris le parti de ne pas partir trop tôt, et le regrettons un peu au regard de la foule omniprésente sur tous les sentiers. Nous commençons par prendre un train à l’ancienne qui nous conduit au bout du parc, à la garganta del diablo. De là, nous prenons des passerelles qui se succèdent au-dessus de l’eau, jusqu’à atteindre le point où la chute la plus imposante se déverse 80 mètres plus bas.
C’est beau, humide mais pas trop, bruyant, et très impressionnant ! Malgré le monde, nous arrivons à profiter du lieu et à prendre quelques jolies photos. Nous prenons le même chemin en sens inverse pour rejoindre le centre du parc où un (mauvais) restaurant pour touristes nous attend. Les coatis, sortes de ratons laveurs au museau pointu, sont présents partout dans le parc. Dans notre petit train touristique de l’arrivée, ils passaient à toute vitesse sous les banquettes, entre les cris de joie ou de frayeur des touristes ! Très habitués à l’homme, ils sont connus pour chaparder de la nourriture, ou parfois même des objets. Du coup, si l’on souhaite déjeuner en terrasse, c’est à l’abri d’une immense cage grillagée. Ou comment se sentir tel un animal de zoo…
Ensuite, nous enchaînons directement par le circuit inférieur, une grande balade qui permet d’observer plusieurs belles cascades depuis le bas. C’est à nouveau très beau !
À l’heure du goûter, notre groupe se scinde en deux : ceux qui vont se poser avec une glace et ceux qui continuent avec une troisième balade, celle du circuit supérieur.
C’est à nouveau magnifique, à chaque tournant on découvre une nouvelle cascade, un nouveau point de vue. Nous avions tous vu de nombreuses images de ces chutes mais aucun de nous n’avait pris conscience de leur immensité. Quand il n’y en a plus, y en a encore ! En fait, la partie supérieure est aussi étendue qu’un lac, et la falaise est pleine de circonvolutions, ce qui explique le nombre de chutes ! Les boucles sont les endroits où le débit est le plus fort.
A défaut de faire le tour en hélico, il faut avoir vu des photos aériennes pour parvenir à imaginer le lieu. Dommage que les drones aient été interdits !
Le soir, toujours lassés des empanadas, et bien fatigués par cette grande journée, nous décidons de dîner sur place. Comme il n’y a pas de restaurant à l’hôtel, Henri se lance dans des plats de pâtes pour 18 dans notre camping-car. Défi relevé haut la main !
Le mercredi est notre dernière journée complète à Iguazu. Nous partons pour les mines de Wanda. Il y a plusieurs mines dans le coin, principalement productrices d’améthystes et d’agates. Notre guide francophone nous explique comment ces gisements ont été découverts et la manière dont ils sont exploités. Une fois dans la mine, nous sommes littéralement entourés de pierres semi-précieuses ! Les améthystes sont bien fixées aux parois, mais les enfants trouvent de nombreux quartz blancs ou roses et sont absolument ravis, ils ne veulent plus partir !
Dans l’atelier et dans la boutique, on se rend compte que ces pierres sont si nombreuses qu’elles n’ont pas l’air d’avoir une grande valeur. On peut trouver un collier d’améthystes, certes petites et peu taillées, pour 5€ ! Néanmoins, nous ne nous laissons pas convaincre, car ce n’est pas forcément facile à porter…
Le jeudi est le jour du départ d’Iguazu. Les enfants profitent une dernière fois de la piscine, cette fois-ci sous une grosse chaleur.
Les clients de l’hôtel seront sûrement soulagés quand nous serons partis, car nous ne sommes pas vraiment discrets… Nous rencontrons une famille américaine avec trois enfants de l’âge des nôtres. Ils habitaient en Espagne, sont partis faire un grand voyage en Amérique du Sud en 4×4, et se sont finalement installés pour quelques mois à Buenos Aires, pour gérer une fondation qu’ils ont créée qui vient en aide aux enfants démunis dans plusieurs pays. Ils sont impressionnants ! Ils nous avouent que personne dans leur entourage ne comprend qu’ils « privent » leurs enfants de l’excellente instruction américaine, et que c’est compromettre leur futur. Bien au contraire d’après eux, car dans les écoles américaines, on n’enseigne ni la compassion ni l’empathie ! Ça fait réfléchir…
Sur ce, nous partons donc.
Ma famille prend l’avion pour Buenos Aires où ils vont passer 5 jours. Ils sont très excités car ils ont retrouvé une cousine argentine dont les ancêtres ont émigré il y a fort longtemps et s’apprêtent à la rencontrer. On ne connaissait pas son existence il y a encore quelques semaines alors qu’elle porte le même nom que nos grands-parents Bourgoing, ce qui n’est pas commun ici.
De notre côté, nous reprenons joyeusement la route avec notre fidèle camping-car. Nous retrouvons toute ma famille d’ici 5 petits jours en Uruguay, dans une estancia. Afin de les rejoindre, nous allons à nouveau beaucoup rouler dans les jours qui viennent.
A 200 km au sud d’Iguazu, notre route nous fait passer devant une exploitation de maté qui se visite et nous en profitons donc. Nous avons le musée et la guide pour nous tous seuls. Nous apprenons les origines de cette boisson, son procédé de fabrication, etc. La marque de la coopérative, Piporé, s’exporte bien, en particulier en Inde, en Syrie, au Liban…
Après avoir observé d’anciens moulins en action et visionné une petite vidéo, nous avons droit à une dégustation ! Guillaume adore, pas moi qui trouve ça trop amer, ça me fait beaucoup penser au thé noir.
La guide nous offre des sachets et des bombillas (voir article précédent) et nous achetons à cette occasion une guampa pour la boire.
Nous arrivons en fin d’après-midi à San Ignacio, lieu d’une grande mission jésuite qui s’installa en 1600 et se développa jusqu’en 1770. Elle fut alors abandonnée et envahie par la jungle avant d’être découverte à nouveau.
Nous nous garons derrière les ruines sur lesquelles nous avons une jolie vue. Nous avons prévu d’y aller le lendemain, mais finalement Guillaume, Camille et Olivia iront dès ce soir à un son et lumière !
Le lendemain, je vais donc le visiter avec seulement Rosalie et Olivia. Nous admirons tout ce qu’il reste de ce qui était une ville aux 4000 habitants : place d’armes, église, habitations, école, cimetière, jardin potager, centre artisanal… Nous profitons de ce bel endroit, propre et bien entretenu, mais sous un soleil de plomb.
Nous reprenons la route à nouveau. Cette fois-ci, plus de pause culturelle prévue dans notre itinéraire. Pendant deux jours, nous allons descendre plein sud et dormir dans des stations services. Elles ont l’avantage de ne pas nous éloigner de notre itinéraire et d’offrir quelques services dont le précieux Wifi. Nous en profitons d’autant plus qu’elles sont propres, bordées d’herbe dans lesquelles on tente le foot en famille. Nous nous amusons bien mais sommes globalement tous assez mauvais ! Il est temps de se remettre aux cours de sport !
Comme sur la route que nous avions prise pour nous rendre au Paraguay, de nombreux barrages de police ou de l’armée sont installés sur la chaussée. Avec notre camping-car et notre plaque française on se fait arrêter à tous les coups, le plus souvent juste pour savoir d’où l’on vient, et parfois pour jeter un oeil à l’intérieur, ne serait-ce que par curiosité !
Pour mettre toutes les chances de notre côté dans nos échanges avec la police, nous avons équipé le camping car de bandes adhésives refléchissantes puisqu’il semble que ce soit nécessaire.
Les paysages ressemblent de plus en plus à la France car tout est très vert avec de petits bois ici et là. Le relief est légèrement vallonné, avec des nombreux champs destinés à la culture ou à l’élevage. Les bords de la route sont propres, et souvent marécageux. Très souvent des vaches ou des chevaux attachés à une longue longe y broutent : peut-être que leurs propriétaires n’ont pas de terre ? Ou alors ce sont des tondeuses écologiques, mais j’en doute… On ne voit plus beaucoup de cochons et de chiens errants, mais toujours beaucoup d’oiseaux : faucons, tourterelles, perruches vertes, petits pigeons qui vivent dans des nids de terre, etc. On voit également pas mal d’iguanes, souvent écrasés malheureusement sur le bord de la route.
Merci Marguerite d’avoir trouvé le temps de nous faire partager ces beaux moments malgré les retrouvailles familiales. Les photos de ces chutes sont superbes, que la Terre est belle!
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Magnifique reportage fort bien illustré sur ces célèbres chutes! Leur découverte en famille restera sans doute un des grands moments de votre voyage en Amérique du sud…
On vous souhaite une excellente fête de la Toussaint, le temps est très maussade ici à Paris.
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Bravo Marguerite. C’est super sympa de te lire et donc de te suivre. Génial votre rencontre avec toute ta famille. J’appellerai Inès dans quelques semaines pour avoir son récit.
N’hésite pas à appeler ma copine au Chili « Jackie Grob « si tu as besoin.
Et continuez bien votre voyage.
Je vous embrasse.
Anne Bourboulon
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Coucou les Pesch, vous devez être heureux de partager un peu de votre beau voyage en famille élargie. Merci pour tous vos récits et photos. On vous embrasse, Aymeric et Lucie
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